
« Dans mon ventre, il y a… ». Le lecteur comprend instantanément que la maman (on ne la voit pas d’abord mais on la devine) va égrener toutes les métaphores possibles pour désigner l’enfant à venir, afin sans doute de rassurer l’aîné de la fratrie (on le verra également à la fin). Nous nous attendons à de la douceur, de la poésie, et l’album commence sur cette modalité : le grain de terre, le trèfle à quatre feuilles, un précieux trésor… Les passages convenus semblent se suivre.
Et puis arrive la tarte aux griottes, le grand bâillement, et même la gare ! Désigne-t-on ainsi son enfant ? Le farfelu, le drôle l’emportent, et les associations d’idée restent à la charge et à l’imaginaire du lecteur. Les deux dernières pages, truffées de jouets qui sont autant d’indices de ce que nous venons de lire, offrent une réjouissante résolution. Et puis, au-delà du texte, il y a l’illustration, signifiante donc pour la compréhension, très originale encore par son effet de silhouettes en tampons colorés sur fond blanc. Inattendu sur un thème rebattu.